Où en est l’être humain dans sa relation avec son téléphone portable ? A priori simple outil permettant d’entrer en communication, le téléphone s’avère être en fait une sorte de psychologue se chargeant d’aider l’homme en société…
L’apparition des premiers téléphones portables, dans les années 90, ne permit à personne de prédire son énorme diffusion en société dans les années suivantes. Rares sont les irréductibles qui ne se servent pas, par fierté ou par simple fonctionnalisme, d’un téléphone mobile. Désormais, chacun à dans sa poche son précieux téléphone à portée de main et n’hésite pas à le sortir pour un but justifié…ou non.
Le premier problème posé vient déja du fait que le portable crée une dépendance en terme de « communication » : il contribue à créer une communication de plus en plus caduque, et même souvent purement phatique. L’homme est ainsi poussé à utiliser son téléphone en n’importe quelle occasion (comme appeler pour prévenir qu’on arrivera à un rendez-vous avec 2 minutes de retard par exemple…). La communication devient donc superficielle car dénuée d’intérêt : la définition d’une communication est d’établir un contact avec autrui, mais si celui-ci est partiel, incomplet ou inutile, peut-on encore vraiment parler d’une communication ? En fait, le but initial du téléphone portable s’est modifié, ou alors serait-ce la conception que l’on se fait d’une «communication» qui a évolué ?
Second problème découlant du premier, l’utilisation du téléphone portable contribue à minimiser grandement le rapport qu’entretient l’homme à lui-même, en lui offrant la possibilité de parler à tout le monde à n’importe quel moment. En effet, à l’heure de la société de l’information totale, de la vitesse et de l’immédiateté, l’homme perd son aptitude à prendre un certain recul, et à réfléchir intelligement. Le portable aggrave ce maux en empêchant (par phénomène de fixation matérielle) ce «retour sur soi», qui est cependant primordial pour le développement de chacun. Bien sûr, il est possible d’arguer ce fait de manière inverse et donc de dire qu’au lieu de se renfermer l’individu va s’ouvrir sur le monde qui l’entour et sur tout ce qu’il lui offre mais cependant, les occasions d’ouverture ne sont-elles pas ailleurs, dans les situations de la vie quotidienne, lorsque l’on prend le bus ou que l’on va dans un magasin ? La part des choses est donc à faire face à cette conséquence favorisant l’ouverture.
Il a suffit seulement d’une dizaine d’années pour que l’homme s’habitue à cette nouvelle manière de communiquer. Ses réactions vis-à-vis de son portable ont été intégré et peu à peu, il oublie de les remettre en question. Maintenant, sortir son téléphone portable en cas d’ennui, pour se distraire et appeler quelqu’un est devenu une habitude, voir une priorité.
C’est donc la question de la dépendance qui surgit : est-ce une bonne chose de laisser cette utilisation se développer au détriment du «bien-être» de l’individu ? Il est évident que la fonctionnalité principale du téléphone portable est une bonne chose, mais les dérives qu’il permet le sont moins. Il n’est pas question de tomber dans l’alarmiste mais il est important que l’individu prenne conscience de l’utilisation qu’il fait de son «meilleur ami technologique» et qu’il réfléchisse à deux fois avant de le sortir…En période d’aseptisation totale de l’environement de l’homme, il serait sage de s’intéresser sur les risques (aussi divers soient-ils) liés aux nouvelles technologies ; la société s’engage dans des luttes d’éradication contre le tabac et l’alcool (à tort ou à raison), qu’elle considère comme des fléaux mais qu’en sera t-il de cette nouvelle dépendance, notamment pour les futures générations (équipées d’un téléphone dès l’âge de 10 ans parfois) ?
Laisser un commentaire